" Pèlerin-prophète sans aube
Avec l'arbre de la triste voie
Je suis las sans palabres
A patienter dans l'expectatif
Sur l'utopique ouverture
Mais je n'arbore que peu de galons
Moi, qui de rappels en rappels
Pends les souvenirs devant mes chaussons
Et sur ce fil d'Ariane
Je suis tout de même là
Aux pieds de ma falaise
Ficelé à la césure de ma corde
Attendant la chute de mon histoire.
Mais dans mon état lactique
Cette voix lactée qu' j'ai touché
Ne me donne plus de signes
De mon point de mire, t'étais le sommet
Mais le jour levé et le corps blanc
Serein de gerçures et nécroses
Je vide mes forces gangrènées
Dans ces contrées choyées
Pour me rapprocher de ta cîme
Toi qui aimais choir sur mon allonge désertée
Et épouser ma liquide magnésie
Que tu faisais couler de la paroi
Je t'espère attacher desormais
Dans d'autres et bonnes dégaines
Pour saisir les plaisirs vertigineux
Qu'offrent ces ivresses
Je pars avec regrets tancés
Mais je ne suis à plaindre
Car j'aurais toujours ta caudalie,
D'amours et de bonheur à mes cotés"